Bonjour,
La désintoxication doit se faire progresivement, donc après avoir pris une bonne sniffée (humide) de pêche avec Hervé sur la Vologne le dernier jour de mars, quoi de mieux pour commencer avril que de partir deux heures pour voir si les éclosions ont bien suivi le décalage horaire. Les premières bouffées viendront sous-forme de petites éphémères grises qui dérivent au fil de l’eau. Un peu comme les premiers carrés de chocolats, je me dit qu’elles seront les dernières, mais non, la première barette arrive à la vue de ce rond en fin de lisse, vite consommée:
Puis c’est l’euphorie qui guette, ces assiettes bien creuses au bout du miroir y sont pour quelque chose:
Méthodiquement, je profite de chaque plat, un à un me remplisse l’esprit, c’est fait je suis ailleurs:
Même pas le temps de me ressaissir, que l’ivresse me gagne quand j’entends ce plouf en face de moi. Je regarde en l’air, non ce n’est pas moi qui suis décendu de mon nuage et l’arbre le plus près est bien loin pour être la source de ce bruit. J’insiste, en vain; Pensant que le plaisir était terminé, je vais m’éloigné mais de nouveau un plouf me ramène à la réalité ou sur mon nuage je ne sais plus très bien. Changement de piqure, quelque chose de plus gros, de plus dense, de plus fort vogue au fil de l’onde. Une fois, deux fois mais pas trois, ma main c’est levée vers le ciel comme pour remercier les dieux:
La fièvre s’estompe, mais je suis en manque, il me faut trouver de nouveau quelque chose. Je marche, scrute, observe mais plus rien. Ici il n’y a pratiquement plus d’eau pour éteindre l’incendie, mais sur la droite une étincelle le ralume mais le feu ne prend pas: loupé. Encore plus haut c’est la dernière chance avant le retour sur terre, un gros momment de plaisir pour une nymphe si légère:
Le téléphone sonne, me réveil de ma transe; ai-je revé? Je reparts pourtant avec des souvenirs bien réels:
J’ai eu ma dose pour un bon petit momment jusqu’au prochain manque…
à bientôt.
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