Électrique

Bonjour,

C’était pêche électrique vendredi dernier sur la Crusnes, 200 mètres de rivière après la sortie de la pisciculture. Organisée par la fédération de pêche de Meurthe et Moselle en collaboration avec l’association de pêche locale, le but était de voir les résultats des frayères constatées au début de l’hiver. Les résultats ont été pas mal même si aucun monstre n’a été attrapé (36 cm pour la plus grosse truite), la densité (près d’une truite par mètres avec toutes les classes d’âges jusqu’à 2 ou 3+) et la diversité sont à priori très bonnes malgré une forte pression de pêche sur le secteur: le chabot et la truite fario dominent (plus de 125 individus de chaque), 60 arcs toutes calibrées à 60 grammes (car échappées à 10 grammes en décembre dernier de la pisciculture suite à une casse de tuyau lors d’un transfert de bassin), des lamproies de planer et une perche.

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L’épuisette prête à cueillir les poissons électronarcosés.

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Les bassines se remplissent vites et il a fallu les transvaser avant la fin des 200 mètres prospectées.

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La plus grosse fario pêchée (360 mm).

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Une partie des lamproies pêchées (une trentaine en tout dont certaines approchaient les 200 mm)

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Un chabot géant.

Malgré la bonne proportion de truites maillées, les alevins de truites fario de l’année étaient bien présents, à voir la proportions des cohortes.

Cette pêche m’a conforté dans le faite de ne pas nettoyer ma berge. Une branche dans l’eau c’est 4 truites dessous, pas de branches…pas de truites! En boutade le technicien de la fédé m’a dit qu’il faudrait installer une pisciculture sur toute les rivières pour avoir d’aussi bon résultats. En faite il n’a pas tout à fait tord à condition que les capacités d’autorépuration de la rivière soit suffisante pour transformer en matière vivantes les rejets d’une pisciculture. Si on prend n’importe quelle rivière sauvage une part des nutriments est apporté par les migrateurs dont tout ou partie des géniteurs meurent après la fraie. Cette portion de protéine marine avoisine  les 30% et plus sur des rivières à saumon du pacifique, elle peut être quantifiée par l’étude isotopique de l’azote je crois. En fait sur une pisciculture quand on donne 1 Kg d’azote contenu dans la nourriture , il y en a 500 g qui restent dans les poissons produits et 500 g qui sont rejetés dans le milieu. Si le milieu est suffisamment oxygéné et en bonne santé cet azote sera utilisé par la chaine trophique pour produire de la biomasse dont des truites sauvages. On reproduit donc artificiellement un phénomène naturel. Attention cela ne marche que si il y a suffisamment d’oxygène dans l’eau  pour oxyder l’azote par les bactéries et s’il n’y en a pas de trop.

à bientôt

Yannick

www.domainedumoulinneuf.com

 

 


2 Commentaires


  • Commentaire from yannick

    Bonjour John,
    C’est vrai que le haut du bassin versant est agricole avec de la culture par contre le cours moyen c’est de la forêt, elle est en très bon état pour les Matières azotées hors nitrates et en bon état pour les nitrates. Pour les conséquences de l’eutrophisation, le facteur limitant justement pour les truites c’est l’oxygène. S’il y en a suffisamment il peut y avoir une pollution organique sans conséquence négative, au contraire plutôt une augmentation de la biomasse mais je suis tout à fait d’accord avec toi qu’à la base c’est déjà un milieu riche du fait notamment de la roche calcaire. Dans certains ruisseaux des Vosges les première truites apparaissent après le premier village car en amont l’eau est trop pauvre et trop acide.
    a+

  • Commentaire from John78

    Salut Yannick
    La comparaison avec les rivières a migrateurs n’est pas adaptée, nos rivières de plaines sont déjà tres riche en matière organique et azote minéral du fait des activités agricoles + rejet STEP. Les rejets de pisciculture s’additionne a tout ça. Cet azote est capté par les producteurs primaires comme les algues, les plantes vasculaire, provoquant des phénomènes d’eutrophisations qui sont pas le bienvenu dans les rivières a truites audelà d’un certains seuil. L’autre partie de cet azote est capté par des microbes en milieu anoxique (sédiments). En aucun cas dans nos rivières de plaine la productivité est bridée par la concentration d’azote totale, il y en a de trop presque partout!

    PS : L’oxygène n’a rien a voir la dedans, il y en a toujours suffisament dans l’eau de nos rivières, c’est dans les sols et les sédiments que l’oxygène peut être limitant, ralentissant le processus de nitrification.

    A+
    J